Chine meurt sous la pollution

Les maux dont souffre l'environnement en Chine formeront la toile de fond du XVIIe Congrès du Parti communiste, qui s'ouvre lundi à Pékin, où les dirigeants, qui ont longtemps considéré la nature comme un ennemi à vaincre, craignent aujourd'hui que la pollution atmosphérique ou fluviale ne menace la stabilité et la croissance d'une économie en pleine expansion.

L'attachement à une croissance équilibrée sera inscrit dans la charte du Parti; certains responsables s'emploient à redorer leur image d'écologiste et le congrès pourrait augurer d'un renforcement des pouvoirs de l'agence de surveillance de l'environnement, laquelle, actuellement, n'a guère de latitude.

Mais les politologues s'accordent sur un point: tant que les dirigeants ne mettront pas en oeuvre des changements politiques permettant de contrôler véritablement la bureaucratie, l'accent qui sera mis sur les questions écologiques pourra seulement, au mieux, ralentir les! catastrophes qui menacent l'environnement.

Ceux qui dirigent la Chine d'aujourd'hui ont grandi à une époque où Mao proclamait que "l'homme doit conquérir la nature" pour le bien du progrès économique. Mais pour ces responsables, dont la légitimité repose sur la croissance et la stabilité du pays, le coût des batailles à venir est suffisamment clair pour qu'ils impriment un changement de cap.

Certaines métropoles chinoises ont l'air le plus pollué au monde, ce qui provoque des centaines de milliers de décès prématurés chaque année. L'eau du sol chinois est si contaminée dans certaines régions qu'on ne peut même plus la toucher, sans parler de l'utiliser pour l'irrigation ou pour la consommation.