L'environnement Sarkozy

Nicolas Sarkozy a promis de faire du changement climatique l'une de ses priorités। Il va devoir notamment s'atteler à convaincre les Américains de consentir davantage d'efforts. Celui qui a décidé de donner la priorité aux transports en commun et au développement des énergies renouvelables pourrait nommer Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko-Morizet aux commandes de son super-ministère.

C'est l'un des plats principaux de son menu présidentiel. Logique pour celui qui n'a cessé de répéter qu'il voulait "faire du combat pour la défense de notre planète une des priorités de la France". Sur sa table de travail, une prochaine convocation d'un "Grenelle de l'environnement," avec les ONG, afin d'établir "l'ordre du jour". Une promesse formulée le 31 mars, après une poignée de main médiatique avec Nicolas Hulot, au Muséum d'Histoire naturelle à Paris.

La députée UMP de l'Essonne, Nathalie Kosciusko-Morizet, spécialisée dans les questions environnementales, était présente à ce rendez-vous. Cette polytechnicienne de 34 ans, qui fut en 2002 la plus jeune femme élue à l'Assemblée, figure parmi les favorites pour diriger le grand ministère de l'Ecologie et du Développement durable esquissé par Nicolas Sarkozy. Autre hypothèse: Alain Juppé, qui s'imagine plutôt sur le perchoir de l'Assemblée nationale, voire à Bercy. Mais la rumeur le voit pourtant hériter d'un "super-ministère" de l'Environnement et de l'Europe, avec le titre de ministre d'Etat.

Appel aux Etats-Unis à "ne pas faire obstacle à la lutte contre le réchauffement climatique"

Quel que soit le titulaire du poste, le président de l'UMP (il n'a pas encore démissionné de cette fonction) a annoncé qu'il donnerait "la priorité aux transports en commun" et au "développement des énergies renouvelables". Le signataire du Pacte écologique - qui comporte cinq engagements: la création d'un poste de vice-premier ministre chargé du développement durable, une taxe sur les émissions de dioxyde de carbone, une réorientation de la politique agricole, le débat participatif sur les questions d'environnement et l'éducation à l'écologie - a aussi donné des gages à Nicolas Hulot dès sa première déclaration de président, appelant les Etats-Unis à "ne pas faire obstacle à la lutte contre le réchauffement climatique."

"Que Nicolas Sarkozy rejoigne Tony Blair et Angela Merkel sur l'appel aux Etats-Unis à faire des efforts sur la négociation climatique est important", s'est félicité Yannick Jadot, responsable des questions climat à Greenpeace, tout en soulignant que l'essentiel est surtout de clarifier le fait que les Américains rejoignent le processus de négociation de Kyoto. Les Etats-Unis sont en effet le principal pays émetteur de gaz à effet de serre ayant refusé de ratifier ce protocole qui impose aux pays industriels de ramener leurs émissions de la période 2008-2012 au niveau de l'année de référence 1990.