Le premier ministre australien, John Howard, a sèchement répondu, mardi 3 avril, aux critiques du commissaire européen à l'environnement, Stavros Dimas, sur la politique de Canberra en matière de réchauffement climatique.
Reprochant à M. Dimas de "faire la morale [aux autorités australiennes], il a répliqué, aux micros de la radio ABC, que "la majeure partie de ces pays au nom desquels il parle sont bien loin de leurs objectifs et sont mal partis pour les atteindre". "Notre réponse au commissaire de l'Union européenne est : mêlez-vous de vos propres affaires, et faites en sorte que les pays de votre région respectent les objectifs qui ont été proclamés", a-t-il ajouté।
Lundi, M. Dimas avait accusé l'Australie d'avoir "une attitude négative", en ouverture de la réunion des experts du climat à Bruxelles. Il a reproché à Canberra de ne pas ratifier le protocole de Kyoto, sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour des raisons plus politiques qu'économiques.L'EUROPE EN DIFFICULTÉ POUR TENIR LES OBJECTIFS FIXÉS PAR "KYOTO"
L'Australie et les Etats-Unis sont les deux seules puissances industrialisées à ne pas avoir ratifié l'accord international de Kyoto. M. Howard, dont la politique dans le domaine du climat est la cible de critiques à quelques mois d'élections générales, a réaffirmé que l'Australie était un des rares pays dont les émissions de gaz à effet de serre sont conformes aux objectifs fixés par "Kyoto".
"Nous devons être très méfiants sur les démonstrations européennes en la matière. Nous causerions beaucoup de préjudices à notre pays si nous appliquions des solutions européennes à une situation en Australie complètement différente", a déclaré John Howard.
Le premier ministre australien s'appuie sur les dernières projections fournies par Bruxelles, qui montrent que l'Union européenne aura du mal à respecter ses engagements en matière de limitation des gaz à effet de serre. Selon ces projections, sept pays membres de l'Union sont mal partis pour tenir les objectifs fixés par le protocole de Kyoto. Par ailleurs, le marché d'échange des droits d'émission mis en place par l'Europe ne parvient pas à maintenir un prix de la tonne de CO2 suffisamment élevé pour encourager les industriels à réduire leur émissions, au lieu d'acquérir à bas coût ces droits à polluer. La tonne de CO2 valait plus de 22 euros en janvier 2006। Sa valeur est tombée aujourd'hui aux alentours de 1 euro.le Monde
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