JO: pour l'environnement, "les Chinois font des efforts durables" estime Rogge

Le président du Comité international olympique Jacques Rogge juge que les Chinois ont fait des "progrès à long terme" en matière d'écologie à l'occasion des jeux Olympiques de Pékin qui débutent le 8 août, tout en se disant prêt à reporter une compétion en cas de pic de pollution.

Dans une interview accordée à l'AFP et diffusée en quatre volets, M. Rogge juge par ailleurs que Pékin est prêt, mais que la tension sera constante jusqu'à la cérémonie de clôture, le 24 août.

Q: Pékin est-il prêt?

R: "Nous sommes dans le dernier virage. Nous venons d'envoyer une équipe pour la dernière inspection. Le président de la commission de coordination, Hein Verbruggen s'est dit satisfait. Ca travaille encore dur, mais ça travaillera dur jusqu'a la cérémonie de clôture."

Q: A quelques jours du départ, certains accrédités se plaignent des tracasseries administratives dont ils sont victimes...

R: "Nous travaillons étroitement avec les chinois. Nous avons fait beaucoup de progrès pour assouplir cette lourdeur administrative. La plupart des problèmes seront résolus à l'ouverture du Village. Mais sans vouloir prendre la défense des Chinois, ceci n'est pas nouveau, c'est quelque chose que nous avons vécu dans d'autres pays qui ont organisé les JO".

Q: De nombreux sportifs redoutent le climat pékinois: chaleur, humidité et surtout pollution. Contre cela, le CIO ne peut rien...

R: "En ce qui concerne la chaleur, 31 à 32° de moyenne, ce sera la même chose qu'à Atlanta ou Athènes. En ce qui concerne la pollution, les études de notre commission médicale ont montré qu'il n'y avait pas de problème pour les sports en salle et pour les épreuves de moins d'une heure. Il y a, c'est vrai, des risques potentiels pour un certain nombre de sportifs engagés dans des épreuves qui durent plus d'une heure en continu, donc pas le foot ou le tennis mais par exemple le marathon ou la course sur route en cyclisme, et qui par ailleurs souffrent d'asthme. Et encore, il faudrait que la pollution dépasse à ce moment là les normes édictées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2005. Sur les simulations que nous avons faites en août 2007, cela n'a jamais été le cas. Si toutefois cela devait arriver, alors nous reporterions la compétition à un autre jour."

Q: Les autorités ont pris des mesures ponctuelles pour limiter la pollution; Pensez-vous que leur prise de conscience est ponctuelle, liée aux Jeux, ou sera plus durable?

R: "C'est l'un des points sur lesquels nous avions demandé des garanties aux autorités chinoises qui ont établi une nouvelle législation sur la protection de l'environnement. Il y a un vrai effort structurel à long terme. Les Chinois font des efforts durables ont planté des millions d'arbres entre Pékin et le désert de Gobi qu'ils ne vont pas abattre après les JO. Ils transforment les usines au charbon en usines au gaz, ferment les plus polluantes. Ils font des efforts gigantesques en matière de traitement des eaux, suppriment les voitures les moins respectueuses de l'environnement. Ce sont des choses qui vont rester après les Jeux."