La Chine sale

Depuis 2006, la Chine est la 4ème puissance économique mondiale. L’empire du milieu enregistre une croissance à deux chiffres, environ 10,7%. Reste que les dégâts écologiques de son mode de production effréné commencent à peser sur le géant asiatique. Situation que vient mettre en exergue un rapport accablant de la Banque mondiale.

Si les pays comme la Chine ou l’Inde continuent de croître sans améliorer leurs moyens de production, on va droit dans le mur au plan environnemental.

Longtemps sourdes à ces arguments désagréables, les autorités chinoises seraient-elles en train de prendre conscience de l’ampleur du problème ? Certaines déclarations des dirigeants le laisse entendre.

En 2005, la rivière Songhua, qui alimente quatre millions de personnes en eau potable, était gravement polluée par l’explosion d’une usine chimique. Des fuites de benzène dans les eaux du Songhua empêchèrent de nombreux riverains de se servi! r des eaux du fleuve. Un exemple parmi d’autres. Fait rare, dans le cadre de la pollution de Songhua, le gouverneur de la province avait présenté ses excuses à la population.

C’est bien de la réaction de l’opinion publique dont ont peur les autorités chinoises. La Chine a exercé des pressions sur la Banque mondiale pour que celle-ci ne publie pas dans une étude certains éléments relatifs au prix payé, par la population, lors des grandes phases de pollution.

« On a dit à la Banque Mondiale qu’elle ne pouvait pas publier ce genre d’information. C’était trop sensible et pouvait provoquer des émeutes ».

Plus précisément, l’agence chinoise de protection de l’environnement a réclamé que des chiffres sur les coûts humains de la pollution ne soient pas mis dans le rapport, tout comme une carte détaillée montrant quelles étaient les régions les plus touchées par la mortalité due à la pollution.

Certains chiffres ahurissants ont pourtant filtré : 7! 50 000 personnes mourraient directement chaque année des effet! s de la pollution.