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Erika : le préjudice écologique reconnu ?


Deux mois après l’ouverture du procès, les débats ont d’abord été consacrés aux faits et aux confrontations d’experts, le tribunal correctionnel de Paris a ensuite auditionné les parties civiles. Leurs témoignages ont fait état des conséquences écologiques, économiques et sociales de la marée noire. ONG, organisations professionnelles et élus locaux veulent faire reconnaître la responsabilité de Total et les préjudices qu’ils ont subis.

Tenu secret jusqu’ici, le rapport de l’INRA chiffrant le coût écologique de la catastrophe de l’Erika a été révélé, le 25 avril 2007, par ses commanditaires, -les élus de Bretagne, Pays-de-Loire et Poitou-Charentes alors que se déroulaient les auditions des parties civiles. Les dommages s’élèveraient à 370 millions d’euros pour 2000 et 2001, selon le bilan de l’expert François Bonnieux, chercheur à l'Inra, venu témoigner au procès. De quoi alimenter les dépositions faites pendant deux jours par plusieurs parties prenantes : ONG (notamment la LPO), syndicats des paludiers, élus, professionnels du tourisme, etc. Yvon Bono, Président de l’association nationale des élus du littoral et maire de Perros-Guirec (Côtes d’Armor), a souligné « le triple préjudice subi par les communes, économique, moral et environnemental » auquel s’ajoute l’atteinte à l’image, et son impact sur la fréquentation touristique. Or ce type de dommages n’a pas été pris en compte dans les indemnisations du FIPOL (Fonds international d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures, crée par les groupes pétroliers). Le président du conseil régional des Pays de la Loire, Jacques Auxiette, a également rappelé « que les élus sont porteurs de l’émotion des citoyens traumatisés par les accidents de mer. Pendant plusieurs années, ce sont des millions de personnes qui voient abîmer leur patrimoine commun, qui ne peuvent plus utiliser la côte comme un outil de travail ou un lieu de loisir, ceci a un coût ». En un an, 200 000 tonnes de déchets mazoutés ont été ramassés dans la région, et 10 tonnes d’oiseaux morts ont été incinérés, a-t-il indiqué. Alain Bougrain-Dubourg, venu témoigner à ce sujet en tant que président de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), a souligné de son côté que non seulement le FIPOL n’a pas versé d’indemnisations à l’ONG « parce qu’elle aurait reçu d’importants dons de particuliers » selon Total, mais qu’en outre le pétrolier se serait « remboursé de l’argent versé au FIPOL en revendant les déchets mazoutés ».

« Faute inexcusable »

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