Alerte à la pollution dans une usine de peinture

Matinée mouvementée vendredi à l'entreprise SFPI, zone de l'Aumaillerie. 90 salariés ont dû quitter leur atelier en raison d'un gaz toxique.
10 h du matin, vendredi, devant l'entrée de l'usine SFPI (société fougeraise de peinture industrielle). Un groupe de salariés discute en bravant le froid. Arrêt de travail ? Oui. Grève ? Non.

Si les 90 salariés ont quitté, depuis 9 h, leur atelier de peinture appliquée (thermolaquage) aux menuiseries aluminium (portes et fenêtres), c'est tout simplement parce qu'un gaz toxique y a été décelé. Gaz provoqué par le contact entre de l'acide fluorhydrique (solution aqueuse corrosive) et de l'acier galvanisé. Ce contact a été permis par une fuite d'acide provoqué par la défection de la vanne d'une cuve.

Les deux ouvriers proches de l'incident ont aussitôt donné l'alerte. L'évacuation a été immédiate. Les pompiers sont intervenus avec des équipements spéciaux contre le risque chimique. La plupart des évacués ont trouvé refuge dans l'autre site de l'usine où l'on applique de la peinture liquide. C'est ici par exemple qu'on a peint par milliers les coques de téléphones Sagem.

Plus de peur que de mal

Contraints à l'inaction, les ouvriers prennent leur mal leur mal en patience. « C'est la première fois que je vois ça depuis seize ans que je suis dans la maison », note l'un d'eux. Jean-Pierre Deshayes, le maire de la commune (la zone de l'Aumaillerie est située sur le territoire de La Selle-en-Luitré) quitte l'usine soulagé : « Le système d'alerte a bien fonctionné ».

Finalement, plus de peur que de mal. À 12 h 30, les ouvriers ont retrouvé leur atelier. Les deux personnes, qui ont fait l'objet d'examens médicaux pour vérifications, sont également revenues. La vie reprend son cours dans une usine qui travaille avec des matières à risques mais qui n'est pas classée Seveso.

Créée à Fougères il y a une vingtaine d'années, la SFPI (Société fougeraise de peinture industrielle) occupe, dans la zone d'activité de l'Aumaillerie, des bâtiments d'une surface de 10 000 m2. Ellle emploie 110 salariés ainsi qu'un volant d'intérimaires. La SFPI appartient au groupe Emeraude-participation qui possède deux autres unités : à Congrier en Mayenne et depuis quelques mois à Chavagnes-en-Paillers, au bord de l'A83, en Vendée, au sein du futur Vendéopole. Au total, ces trois unités représentent un groupe de 150 salariés pour un chiffre d'affaires d'environ 15 millions d'euros.