Sur planete ecologie decouvrez toute l'actualite mondiale de l'environnement.Informations, dossiers et conseils en écologie, protection de la nature, développement durable

Algues vertes. La famille Morfoisse veut «la vérité»

Assaillie de doutes, la famille de Thierry Morfoisse, ce chauffeur mort à Binic alors qu'il transportait des algues vertes, a décidé de se battre pour connaître la vérité.


Un détail troublant de plus. Une bizarrerie supplémentaire dans «une histoire de fou». Le 22juillet dernier, Thierry Morfoisse est mort au volant de son camion. Après avoir déversé trois bennes d'algues vertes au centre de traitement des déchets de Launay-Lantic. Seulement, un peu moins de cinq mois après l'accident, les membres de sa famille ne savent toujours pas qui a ordonné le transfert du corps du chauffeur de l'hôpital vers l'entreprise de pompes funèbres.

Mains noires et oreilles bleues

«Nous n'avons pu le voir que le lendemain, à 11h45», témoigne Jeanne, sa mère. «Son visage avait été maquillé, mais ses mains étaient noires. Je n'ai qu'un regret: ne pas avoir ouvert la chemise pour voir la couleur de son torse». «Moi, j'ai vu que ses oreilles étaient encore bleues», relate Carolanne, la fille. Et pour la famille, ces mains noirâtres et ce visage cyanosé, ça ne peut pas coller avec la version officielle. La récidive d'infarctus du myocarde, ils n'y croient pas. Pas plus qu'aux explications du procureur à l'issue de l'enquête préliminaire. «Thierry n'a jamais été malade. Il n'avait pas le moindre antécédent médical. On a été raconter qu'il se nourrissait n'importe comment. Qu'il fumait énormément. Mais avec la paie qu'il touchait, s'il avait acheté deux paquets par jour, à la fin du mois, il n'aurait plus rien eu pour manger. C'est lamentable d'entendre des choses pareilles», s'insurge Claude, le père.

«L'impression d'être des étrangers»

Aujourd'hui, pour les membres de la famille Morfoisse, le doute est de moins en moins permis. D'autant plus que de l'hydrogène sulfuré (ce gaz hautement toxique produit par les algues vertes en putréfaction) a été retrouvé dans le sang du chauffeur. Alors, le procureur de la République a beau avoir expliqué que les résultats n'étaient pas fiables -puisque la poche de sang a été conservée à température ambiante -, les proches de Thierry Morfoisse ne peuvent «pas croire à cette histoire de mauvaise conservation du sang». «Et comment se fait-il qu'il a fallu attendre cinq semaines pour avoir les résultats de ces analyses?», questionne Claude Morfoisse. «Depuis la mort de Thierry, nous n'avons vu personne. Ni les gendarmes, ni ses patrons, ni la sécurité sociale. Nous avons téléphoné partout, mais on s'est heurté à un mur. C'était terrible, on avait l'impression d'être des étrangers. À un moment, nous nous sommes même demandé si nous étions bien ses parents. Il n'y a que pour payer les obsèques que nous avons été sollicités. Alors aujourd'hui, nous exigeons la vérité. Parce que si notre fils est malheureusement parti, je ne veux plus jamais qu'il y ait de morts à cause des algues vertes

0 commentaires: