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Réduction des émissions: le Canada ne modifiera pas sa réglementation

Moins de 24 heures après que le premier ministre Stephen Harper eut louangé le G-8 pour les nouvelles cibles adoptées en matière de changements climatiques, son ministre de l'Environnement a affirmé que ces cibles étaient "ambitieuses" et que le Canada pourrait ne pas les atteindre.

Dans une entrevue accordée au réseau CBC depuis L'Aquila, en Italie, le ministre Jim Prentice a dit que la réduction des émissions de 80 pour cent d'ici 2050 était un "objectif ambitieux".

Le meilleur scénario possible pour le gouvernement Harper dans le cadre de son programme de changements climatiques - qui n'a toujours pas de réglementation contraignante - est une diminution des émissions canadiennes de gaz à effet de serre pouvant atteindre 70 pour cent d'ici 2050. Le ministre Prentice a soutenu que le Canada n'avait pas besoin de modifier cette politique.

"Le concept est que parmi les pays industrialisés, certains pays adopteront des cibles qui sont plus élevées que cela, certains auront des cibles qui le sont moins", a expliqué le ministre. "Mais c'est un objectif ambitieux de 80 pour cent dans l'ensemble du monde industrialisé."

L'entente du G-8, a souligné M. Prentice, "se rapporte de façon très prudente à une (réduction) d'ensemble", ce n'est pas un engagement de la part de chaque membre du G-8 à l'atteindre.

Le discours de M. Prentice tranche avec celui tenu par le président américain Barack Obama, qui avait indiqué que le G-8 en était venu à "un consensus historique sur des objectifs concrets pour réduire les émissions de carbone".

"Nous sommes tous d'accord que, d'ici 2050, les pays industrialisés réduiront leurs émissions de 80 pour cent et que nous travaillerons avec tous les pays pour réduire de moitié nos émissions mondiales", s'était réjoui M. Obama.

Mais un communiqué publié à la suite de la rencontre a permis de constater que peu de progrès avaient été réalisés quant à l'obtention de l'accord de pays émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil.

Selon le communiqué, les pays émergents se sont engagés à réduire leurs émissions "de façon radicale par rapport à la politique usuelle". Les Etats sont donc demeurés aussi nébuleux que possible.

Les pays les plus riches se sont par ailleurs entendus pour aider au financement de la technologie du changement climatique pour les pays les plus pauvres, mais ils n'ont pas précisé les montants qui y seront consacrés.

La déclaration commune précise également que les pays continueront leurs efforts d'ici à la conférence sur les changements climatiques de l'ONU, qui se tiendra à Copenhague en décembre, "afin d'identifier un objectif mondial pour réduire substantiellement les émissions mondiales d'ici 2050".

Le Groupe des huit pays les plus industrialisés s'est également entendu pour que la température mondiale moyenne n'augmente pas de plus de 2 degrés Celsius au-dessus du niveau pré-industriel.

Stephen Harper a affirmé que l'entente du G-8 était une déclaration "beaucoup plus forte" que les précédentes ententes sur les changements climatiques.

M. Harper ne s'est cependant pas adressé aux journalistes canadiens, jeudi. Mais lors de brefs commentaires qu'il a faits devant une caméra, il a affirmé que le manquement du Canada à ne serait-ce qu'essayer d'atteindre les cibles auxquelles il avait consenti la veille ne diminuait pas la crédibilité de son gouvernement quant aux changements climatiques.

"Ce que je comprends, c'est que les Canadiens pensent que le plan Obama est crédible et leurs cibles sont essentiellement identiques aux nôtres", a jugé M. Harper.

La loi américaine fixe présentement une cible de réductions de 80 pour cent d'ici 2050, en se basant sur le niveau d'émission de l'année 2005, tandis que le Canada base ses cibles moins contraignantes sur l'année 2006.

Selon le ministre Prentice, les cibles canadiennes sont "transformationnelles" et "réalistes".

Il a également affirmé avoir bon espoir que la technologie fasse des progrès qui rendront réalistes les cibles collectives de réduction de 80 pour cent.

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